Étiqueté : japon

Le Bojutsu

Le Bojutsu (棒術, « technique du bâton ») est l’art martial japonais de manier le bō, un bâton long. Son histoire est intrinsèquement liée à celle du Japon féodal et à l’évolution des arts martiaux.

Les racines paysannes et militaires

  • Outil devenu arme : À l’origine, le bō n’était pas conçu comme une arme, mais comme un simple outil agricole ou de transport. Les paysans, souvent désarmés et soumis à des restrictions sur le port d’armes, ont commencé à utiliser leurs bâtons quotidiens pour se défendre. Sa simplicité et sa disponibilité en ont fait une arme de choix pour l’autodéfense.
  • Intégration par les samouraïs : Malgré ses origines humbles, l’efficacité du bō a rapidement été reconnue. Les samouraïs et les moines-soldats (sōhei) ont intégré le bojutsu dans leur entraînement martial. Le bâton offrait une portée et une polyvalence qui le rendaient efficace contre des adversaires armés (sabre, lance) ou désarmés. Il est devenu un élément essentiel de l’arsenal des guerriers.

(suite…)

Le Kobudo

Le Kobudo (古武道), littéralement « ancienne voie martiale », est un terme générique qui désigne les arts martiaux japonais et, plus spécifiquement, ceux d’Okinawa, pratiqués avec des armes. Son histoire est riche et complexe, marquée par des interdictions et une ingéniosité populaire.
Les deux grands courants du Kobudo
Il est important de distinguer deux courants principaux :

  1. Le Kobudo de Honshu (Japon continental) : Ce courant regroupe des arts martiaux avec des armes traditionnelles du Japon féodal, souvent liées à la classe des samouraïs. On y trouve le maniement du sabre (katana, wakizashi), du bâton long (bō), du bâton moyen (jō), du couteau (tantō), et d’autres armes spécifiques aux écoles classiques japonaises (Koryū Budo), comme le Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, l’une des plus anciennes écoles d’arts martiaux du Japon (fondée en 1447).
  2. Le Kobudo d’Okinawa : C’est le courant le plus connu et le plus répandu aujourd’hui. Son histoire est étroitement liée à celle du karaté.

L’histoire du Kobudo d’Okinawa : ingéniosité et survie
L’origine du Kobudo d’Okinawa remonte à plusieurs événements majeurs :

  • L’interdiction des armes (XVe siècle) : En 1477, le roi Sho Shin d’Okinawa (archipel des Ryūkyū) interdit le port d’armes aux non-nobles, afin de pacifier l’île et de consolider son pouvoir. Cette mesure força la population à développer des méthodes de défense à mains nues (le Te, ancêtre du karaté) et à adapter des outils de la vie quotidienne en armes.
  • L’invasion du clan Satsuma (1609) : Lorsque le clan Satsuma du Japon envahit et occupe Okinawa en 1609, une nouvelle interdiction de possession d’armes est instaurée, encore plus stricte. Cela renforça la nécessité pour les habitants de se défendre avec ce qu’ils avaient sous la main.

(suite…)

Le Iaï Do

Le Iaido (居合道) est un art martial japonais qui met l’accent sur l’action de dégainer le sabre, de frapper et de rengainer en un seul mouvement fluide, avec une concentration profonde sur la présence mentale et la réaction immédiate. C’est bien plus qu’une simple technique de combat ; c’est un voyage spirituel enraciné dans le bouddhisme zen, visant à atteindre un état de « Mushin » (non-mental).

Voici un aperçu de son histoire et de son évolution :

1. Origines et développement précoce (XVIe siècle)

  • Naissance du « Iai » (ou Iaijutsu) : L’ancêtre du Iaido, le « Iai », a été codifié à la fin du XVIe siècle par Hayashizaki Jinsuke Shigenobu. Face à des attaques inattendues, Shigenobu a développé une méthode pour dégainer et couper rapidement avec le katana, en un seul geste.
  • Propagation des écoles (Ryū) : Les techniques de Hayashizaki se sont rapidement répandues, donnant naissance à de nombreuses écoles (ryu) de Iaijutsu à travers le Japon. Parmi les plus importantes et celles qui ont perduré jusqu’à nos jours, on trouve le Muso Shinden Ryu et le Muso Jikiden Eishin Ryu. Ces écoles ont chacune développé leurs propres techniques et philosophies, souvent basées sur des katas (séquences de mouvements codifiés simulant des combats).

2. Évolution vers le « Do » (ère Edo et au-delà)

  • Changement de philosophie : Avec la fin des guerres civiles et l’avènement de la paix durant l’ère Edo (1603-1868), la pratique du Iaijutsu a évolué. Moins axé sur l’efficacité purement combative, il est devenu un moyen de développement spirituel et personnel. Les samouraïs, alors fonctionnaires et gardiens de la paix, utilisaient le Iaido pour cultiver leur discipline, leur concentration et leur maîtrise de soi.
  • Apparition du terme « Iaido » : Ce n’est qu’au XXe siècle que le terme « Iaido » (居合道) a fait son apparition, intégrant le kanji « Do » (道), qui signifie « la voie ». Cela marque le passage d’une technique de combat (Iaijutsu) à une voie philosophique et spirituelle.

(suite…)

Sugino Senseï

Maître Sugino Yoshio et le Katori Shintô Ryu

Maître Sugino naquit au sein d’une famille paysanne le 12 décembre 1904 (37ème année de l’aire Meïji) à Naruto, petit village fermier face à l’Ile de Kugukurihama, dans la province de Chiba.

En 1916, il débuta la pratique des arts martiaux par le kendo, comme beaucoup de garçons japonais à cette époque. Son professeur était Shingaï Saneatsu Senseï.

Parallèlement, il débutait le Judo avec Iizuka Kunisaburo Senseï qui, quelques années plus tard le recommanda au Kodokan Dojo, dirigé par Kano Jigoro Senseï. Sugino Senseï y pratiqua de nombreuses années, et c’est là qu’il fit connaissance de Mochizuki Minoru.

En 1927, il ouvrait un dojo d’entraînement au Judo Kodokan dans la ville de Kawasaki où il habitait alors.

 

En 1928 il obtint le grade de 4ème DAN de Judo, puis cessait alors la compétition. Cette même année Kano Jigoro Senseï avait invité, dans le cadre de la section Kobudo-kenkyu-kaï qu’il avait créée, quatre maîtres de Katori Shintô Ryu à venir enseigner leur Art. A cette époque au Kodokan, la compétition prenait de plus en plus d’importance et Maître Sugino ne trouvait plus en lui a force et la foi des premières années. Son enthousiasme pour le Judo passa peu à peu pour le Katori shintô ryu. Il choisit donc de s’adonner à la voie du sabre avec Shiina Senseï.

 

(suite…)

Le Kamiza

 

Le Kamiza (littéralement le côté élevé ou siège du haut) désigne la meilleure place ou place d’honneur, par opposition au Shimoza, ou siège du bas.

L’expression est utilisée pour identifier les places préférentielles, que ce soit dans une pièce ou dans les transports en commun.

Dans un espace clos telle une pièce, en général, le Kamiza est l’emplacement le plus éloigné de la porte, souvent considéré comme étant le moins exposé aux courants d’air et également, comme le plus sûr dans le Japon féodal puisque le plus éloigné en cas d’attaque directe.

Dans les dojos, le Kamiza désigne la « résidence de l’esprit » (un kami étant un esprit dans la religion Shinto « la voie des dieux »).

Le Kamiza dispose d’un autel (Tokonoma) avec, généralement, un « Torii » (porte) à laquelle sont associés divers accessoires (katana, calligraphie, portrait, …).

(suite…)